J'avais à cœur de vous partager un mail reçu de Christophe de Althéa Provence et je souhaitais vous le faire partager car il doit concernait beaucoup de monde sur l'interaction entre les plantes et notre (potentielle) médication au quotidien :
"Ami(e) des plantes, bonjour.
Je me souviens de ma surprise lorsque j'ai commencé à étudier les plantes.
Vous voyez, plus jeune, j'ai fait des études scientifiques. Pendant des années, j'ai apprécié la perfection des maths, la prédictibilité de la physique. Le corps humain, me suis-je dit à l'époque, c'est un peu comme le moteur d'une voiture. On connaît les différentes pièces et on sait comment cela fonctionne.
Vous imaginez la grande baffe qui arriva un peu plus tard !
La santé est tout sauf prévisible. On sait beaucoup de choses sur le corps humain, mais en fait, on ne comprend pas grand-chose.
Et si on insérait, dans cette machine complexe, une molécule étrangère pour voir ce que ça donne ? Arrive le médicament. Et là on commence à jouer les apprentis sorciers. Oui on en connaît beaucoup sur le médicament et en même temps... on en connaît peu.
Attendez, je n'ai pas fini ! Et si on rajoutait par-dessus un mélange de plantes médicinales qui contient des centaines de constituants ?
Vous m'avez compris, lorsque nous abordons le sujet des interactions entre plantes et médicaments, c'est une pagaille pas possible. Personne n'ose s'y attaquer. Donc on n'en parle pas, et à chacun de voir.
Résultat :
Les plus timorés ne toucheront pas aux plantes de peur de créer un problème. Ils passent à côté d'une opportunité.
Les plus aventureux ne se soucieront de rien et prendront des risques inutiles.
Laissez-moi être très clair : les interactions entre plantes et médicaments existent. Ce n'est pas une blague, ni une légende urbaine, ni une exagération des laboratoires pharmaceutiques qui veulent nous faire peur.
En revanche, entre ne rien faire par peur de mal faire, et ne se soucier de rien, il y a un monde. Entre le blanc et le noir, il y a le gris. Et vous savez ce que je vais vous dire maintenant n'est-ce pas ? Oui, il va falloir vivre dans le gris.
Je ne vais pas vous faire un cours complet sur les interactions plantes-médicaments dans cet email car j’en parle plus dans mon kit de démarrage complet pour ceux qui se lancent.
Mais je vais vous donner des éléments clés qui vont déjà vous permettre de réfléchir au problème.
Voici des points importants :
Si la plante a l'effet inverse du médicament, vous avez fait un mauvais choix pour la plante. Si vous prenez des médicaments pour couper l'acidité de votre estomac et qu'en même temps vous prenez de la gentiane, qui va stimuler les sécrétions gastriques, quelle est la logique ? Ceci est une situation bénigne. Mais si vous prenez un médicament immunosuppresseur et qu'en même temps vous prenez une plante immunostimulante comme l'échinacée, là c'est plus sérieux, et cela peut même devenir tragique (dans le cas d'une greffe d'organe par exemple).
Si la plante a le même effet que le médicament, en théorie, elle va rendre le médicament plus efficace, la molécule plus active. La plupart du temps, cela est plutôt positif, mais parfois cela peut s'avérer problématique . Si vous êtes sous anticoagulant et que vous prenez une plante qui a une action similaire, vous connaissez probablement le risque... une hémorragie.
Si le médicament nécessite un dosage très précis, faites attention aux plantes car elles peuvent avoir une action sur le foie et soit accélérer, soit ralentir le métabolisme du médicament. En d'autres termes, vous pouvez vous retrouver avec plus de médicament dans le sang, ou moins, tout dépend de la plante.
Si vous êtes sous anticoagulant de type anti vitamine K, faites très attention, de nombreuses plantes interagissent avec cette classe de médicaments.
Si vous prenez des médicaments hypoglycémiants car votre glycémie est trop élevée, sachez que certaines plantes peuvent faire baisser la glycémie elles aussi. Attention au risque d'accident hypoglycémique.
Si vous vous apprêtez à subir une chimiothérapie, demandez conseil à votre oncologue qui vous dira probablement de ne rien prendre pendant la chimio. Ensuite, entre les séances de chimio, vous pourrez vous occuper de protéger votre foie ou vous rebâtir d'une manière ou d'une autre.
Si vous vous apprêtez à subir une intervention chirurgicale, arrêtez la prise de plante une dizaine de jours avant l'intervention pour ne pas interagir avec l'anesthésie ou autres médicaments.
Voici un livre qui pourra vous aider
Les meilleurs livres sur le sujet sont écrits en anglais. En voici un en français. Il a des plus et des moins, mais il a l'avantage d'être en français et de vous fournir un point de départ :
"Guide des contre-indications des principales plantes médicinales" de Michel Dubray.
Vous avez aussi des sites relativement fiables sur internet. Le problème est que certains tombent dans l’excès de précautions, et d’autres dans l’excès de manque de précautions.
Donc trouver le juste milieu est compliqué, mais j’ai pu lister au fil des années des sites relativement fiables comme je vous explique dans mon kit complet de démarrage.
Le pharmacien, votre allié
Si vous avez la chance d'avoir un pharmacien qui s'intéresse aux plantes, consultez-le. Le pharmacien est censé être le gardien des interactions. Il vous aidera. Bien évidemment, s'il n'a aucun intérêt pour les plantes, passez votre chemin.
Voilà, je vous ai donné des points très importants dans cet email. Ce n'est pas un tour complet du sujet, mais déjà cela vous permet de ne pas faire n'importe quoi. Je sais que vous êtes frustré de ne pas savoir par où commencer ou quelles ressources utiliser. Je suis moi-même passé par-là.
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